LA RUCHE

Actualité

Mise à jour le 16/09/2021

La Ruche est une cité d’artistes de Montparnasse, construite en 1903 par le sculpteur Alfred Boucher à partir de matériaux et d’éléments de l’Exposition universelle de 1900 et notamment du pavillon des Vins de Bordeaux conçu par Gustave Eiffel.

A l’origine

Alfred Boucher a été le premier et l’unique professeur de Camille Claudel. Souvent sollicité par les commandes publiques, il exécute entre autres les bustes de Clémenceau et de la reine de Roumanie. Il reçoit le grand prix de sculpture de l’Exposition universelle de 1900. De sa générosité naissent en 1902 le musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine et La Ruche sur la parcelle de 5 000 m2 qu’il vient d’acquérir à Vaugirard. Son unique but est de subvenir aux besoins élémentaires des artistes démunis.

En art, il n’y a pas d’étrangers

L’Exposition universelle démantèle ses pavillons pittoresques et Boucher récupère des éléments, la grille du Palais de la femme et l’armature du pavillon des vins de Gironde, conçu par Gustave Eiffel. Deux reliefs proviennent du pavillon des Indes néerlandaises. Il ajoute à son phalanstère un théâtre de 300 places « La Ruche des Arts », où de nombreux comédiens, tel Louis Jouvet, font leurs débuts.
La nouvelle cité recueille tous les artistes sans discrimination. De nombreux talents d’Europe de l’Est, fuyant les pogroms ou la misère, s’y installent. Brancusi, Zadkine, Chagall et Soutine figurent parmi les plus célèbres représentants de l’École de Paris. Diego Rivera y vivra un temps. Grâce à cet afflux d’artistes français et étrangers, la communauté́ se diversifie et s’influence rapidement.
Comme le Bateau-Lavoir installé à Montmartre, La Ruche devient une cité d’artistes célèbre à Paris. Parmi la centaine d’artistes accueillis dans les 140 ateliers mis à disposition, on retrouve de grands noms. Fernand Léger y rencontre Archipenko, Delaunay, Apollinaire et Cendrars, Chagall ou Modigliani. Le lieu sera aussi fréquenté́ par des poètes, comme Max Jacob.

Sauvetages successifs

Alfred Boucher meurt en 1934 et sans son soutien, les ateliers construits un peu trop vite tombent fatalement en ruine. À la fin des années soixante, ses héritiers décident de vendre le lieu qui se trouve dans un état de vétusté et de délabrement avancés. Une société d’immeubles HLM achète La Ruche en 1967. C’est l’arrivée de Paul Rebeyrolle et de Francis Biras qui relance sa dynamique initiale.
Ainsi un comité de défense, présidé par Chagall, se met en place pour sauver La Ruche, vouée à la destruction. La vente d’œuvres d’anciens résidents ne rapporte pas suffisamment d’argent pour l’éviter.
De nombreux artistes (Giacometti, Delaunay, Braque, César…) apportent leur soutien en adjoignant leurs propres œuvres. Gisèle Halimi les défend. Le collectif parvient à interpeller André Malraux qui bloque le permis de construire.
Sollicités par Bernard Anthonioz, René et Geneviève Seydoux, touchés par cette disparition annoncée, font don du complément et d’importants travaux de rénovation peuvent débuter. Financée par le mécénat privé et les aides publiques depuis toujours, La Ruche voit une nouvelle ère s’ouvrir. En 1972, les façades et les toitures sont inscrites à l’inventaire des monuments historiques. Entre 1973 et 1984, les trois bâtiments principaux sont rénovés. Devenue fondation, La Ruche est reconnue d’utilité publique dès 1985.

Mouvements artistiques

A la fin de la guerre de nouveaux artistes s’installent, dont des italiens mosaïstes et sculpteurs qui travailleront avec Fernand Léger, Jean Arp, Bazaine ou Martial Raysse.
Dans les années 50, se développe autour de Paul Rebeyrolle le mouvement de la Jeune Peinture qui sera à l’origine du renouveau de La Ruche et de l’apparition de la Figuration Narrative, dans les années 60/70.
Titina Maselli a conçu à La Ruche des scénographies exceptionnelles. Avec l’arrivée du dramaturge Klaus Michael Grüber, La Ruche devient un foyer de création scénique et de décor — avec l’emblématique Faust de la Salpêtrière par Arroyo et Aillaud puis les scénographies de Chambas, Fanti, Rieti, Biras, Pignon-Ernest (Schaubühne de Berlin, Opéra Bastille, Odéon, Châtelet ou le Bolchoï de Moscou…).
Aujourd’hui les artistes pratiquent à La Ruche une plus grande diversité de recherches, de techniques et de médiums (peinture, sculpture, dessin, mosaïque, écriture, céramique, gravure, photo, installations, vidéo, stylisme). Des artistes reconnus tels que Ernest Pignon-Ernest et Jean-Michel Alberola y travaillent.
En 2020, des artistes en provenance d’Allemagne, Italie, Israël, Corée du sud, Irak, Argentine, Serbie, Iran, Grèce et États-Unis y ont leur atelier. Ils diffusent leurs travaux dans des musées, des centres d’art et des galeries.

LA FONDATION LA RUCHE-SEYDOUX

Créée en 1973 par Bernard Anthonioz, Geneviève et René Seydoux alors que la cité était menacée de destruction, la Fondation La RUCHE-SEYDOUX a pour mission d’assurer la pérennité du projet d’Alfred Boucher : faire de La Ruche un lieu vivant ouvert à tous les arts. Une quarantaine d’artistes y travaillent aujourd’hui, peintres, sculpteurs, photographes,
Depuis la donation des bâtiments par Geneviève Seydoux en 1985, le conseil d’administration de la fondation en assure la gestion et l’entretien, essentiellement financés par les loyers payés par les artistes.
Il est constitué de treize membres, dont des représentants du ministère de la Culture, de la Région Ile-de-France, de la Ville de Paris et d’un artiste invité, extérieur à la fondation. Les résidents sont représentés par deux membres élus.
La FONDATION LA RUCHE-SEYDOUX a été reconnue d’utilité publique par un décret du14/5/1985. Elle est Présidée par Jérôme Clément et son Vice-Président est Ernest Pignon-Ernest.
La Fondation La Ruche-Seydoux a la volonté de développer son rayonnement de participer aux activités culturelles du 15ème arrondissement de Paris.
En 2009, d’importants travaux de rénovation ont permis de restaurer la Rotonde. La toiture et l’intégralité des menuiseries ont été remplacées avec le soutien de la Fondation du patrimoine, la Fondation Total, la Ville de Paris et la Région Île-de-France.
En 2019, le projet de rénovation du Bâtiment Fernand Léger a été reconnu par la Mission Stéphane Bern et par l’entreprise Gecina, mécène de la Fondation du patrimoine. La Région Île-de-France lui a décerné le label Patrimoine d’intérêt régional.
C’est maintenant le bâtiment Fernand Léger qui est à restaurer en urgence. Le démarrage du chantier est planifié pour le mois d’octobre 2021, pour une durée de 15 à 18 mois.

RAYONNEMENT DE LA RUCHE, OUVERTURE AU PUBLIC

La Ruche est un lieu de travail et n'est donc pas en libre accès, en revanche elle est accessible sur rendez-vous pour des visites guidées et pendant les Journées Européennes du Patrimoine les 18 et 19 septembre de 9h00 à 18h00. Des visites commentées par les artistes seront organisés. Inscriptions obligatoires sur le site Patrivia.net.
Depuis 2017, la Ruche est dotée d’une salle d’expositions : l’Atelier Alfred Boucher, située au rez-de-chaussée dans le passage Dantzig. De nombreuses expositions – deux vernissages par mois – sont annoncées dans la page Actualités et sur la page Facebook de la Ruche.

CONTACTER LA FONDATION LA RUCHE-SEYDOUX

Site internet : https://laruche-artistes.fr/

@ : [secretariat puis fondationlaruche-seydoux.org après le signe @]frpergnevng@sbaqngvbaynehpur-frlqbhk.bet[secretariat puis fondationlaruche-seydoux.org après le signe @]