Dossier

Un 15e plus vert

Mise à jour le 03/08/2022
Comme chaque année, l’arrivée des premières vagues de chaleur à Paris nous rappelle l’utilité des espaces verts, véritables poumons de la ville lorsque celle-ci étouffe. Végétaliser Paris par tous les moyens doit être une priorité, afin de réduire le déficit que la Ville a accumulé par rapport à la plupart de ses homologues.
Particulièrement actif dans ce domaine, le 15e est devenu, en l’espace de quelques années, l’arrondissement le plus vert de Paris avec 57 parcs et jardins (hors 12e et 16e qui comptent les bois de Vincennes et de Boulogne) auxquels s’ajoutent de grands projets de végétalisation de l’espace urbain qui concourent à la réalisation de l’Arc Vert structurant (1) comme la coulée verte (2), dont le troisième tronçon a récemment été réalisé quai de Grenelle (3) ou la végétalisation des boulevards Pasteur et de Vaugirard (4).
Indispensables durant l’été, ces derniers le sont tout autant le reste de l’année : ils servent de refuges à la biodiversité, ils contribuent à la lutte contre les crues en captant l’eau lors des épisodes pluvieux, mais aussi à la lutte contre le dérèglement climatique en absorbant le CO2 contenu dans l’air pour le transformer en oxygène. Enfin, ils permettent à tout un chacun de jouir des plaisirs d’une balade ou de faire de l’exercice hors du bruit, de la circulation et de la pollution.
Crédit photo : CabMa15

3 questions à Laurent Racapé, adjoint au Maire en charge des espaces verts

Pourriez-vous nous expliquer en quelques mots la politique que met en œuvre la Mairie du 15e en matière d’espaces-verts ?
Depuis le début de la mandature, je m’attache à poursuivre l’effort conduit par Philippe Goujon, dès 2008, pour verdir notre arrondissement et faire bénéficier au plus grand nombre d’espaces-verts de qualité, fondamentaux pour notre cadre de vie. Le pari de la municipalité est simple : une ville apaisée est une ville plus verte, plus respirable. Cela se traduit par la création ou l’extension, partout où cela est utile et avec les moyens dont nous disposons, des surfaces végétalisées et arborées.
Le nouveau jardin Elisabeth Boselli, de 8.000m2, récemment inauguré, illustre parfaitement cette démarche. Il vient régénérer et apaiser un espace autrefois occupé par une station essence et un parking, véritables îlots de chaleur, au profit désormais de cultures céréalières régionales, d’arbres fruitiers et d’une végétation luxuriante dont bénéficient les riverains, les usagers et, bien- sûr, les nombreux visiteurs qu’attire le Parc des Expositions. Sa création fait écho à la réfection et l’agrandissement du square des Périchaux (6) qui atteint désormais les 6.000m2 dans une zone particulièrement dense.
Ces nouveaux espaces verts constituent un premier pilier de notre politique que complètent l’entretien
et les travaux dans ces derniers. En effet, les parcs et jardins sont constitués d’être vivants qui évoluent en permanence et exigent une attention particulière. Les 18.338 arbres que compte le 15e font à ce titre figure d’exemple puisqu’ils nécessitent d’être choyés dès leur plantation, élagués régulièrement au cours de leur vie et surveillés quotidiennement pour ne pas être infectés par des maladies. Chaque année, et à contrecœur, nous sommes contraints d’abattre une centaine d’arbres, pour des raisons phytosanitaires et de sécurité. De jeunes arbres issus des pépinières de la Ville sont aussitôt replantés, mais ils nécessiteront plusieurs années avant d’atteindre la taille de leurs prédécesseurs. Enfin, outre la rénovation des espaces verts de proximité comme le square Cambronne (7) ou Pablo Casals (8) et prochainement les squares Boucicaut (9), Garibaldi (10) et Paul Gilot (11), de grands travaux d’aménagement sont menés. C’est
le cas aujourd’hui au parc Georges Brassens (12), dont le bassin central sera enfin livré cette année, au square Saint Lambert (13), où le système de fontaines est en cours de rénovation, ou encore au parc André Citroën (14), dont la réfection du grand canal sera réalisée grâce à un projet mêlant végétalisation et jeux d’eau. L’Île aux cygnes (15) est également concernée puisqu’1,5 million d’euros seront dédiés à sa rénovation.
Pouvez-vous nous parler plus précisément des grands projets que vous menez actuellement et qui dessineront le futur cadre de vie des habitants du 15e ?
Parmi les nombreux projets que mène la municipalité, l’un mobilise particulièrement notre attention :
la réalisation de l’Arc Vert structurant (1). Ce corridor vert de plus de 8km, le plus long de Paris, reliera à terme le parc Georges Brassens (12) au parc André Citroën (14) par la Petite ceinture ferroviaire (16) en se prolongeant par les berges de la Seine, aménagées en promenade continue jusqu’à Bir Hakeim, et se poursuivant sur les boulevards requalifiés et végétalisés de Grenelle (17), Garibaldi (18), Pasteur et de Vaugirard (4) jusqu’au pôle Montparnasse restructuré et végétalisé dans quelques années. La plantation de 2.000 arbres y est notamment prévue.
À force d’implication, nous avons d’ores et déjà pu réaliser une partie importante de ce projet puisqu’aujourd’hui les habitants du 15e sont nombreux à profiter de la promenade végétale inaugurée en 2021 au centre des boulevards Pasteur et de Vaugirard (4), où les arbres remplacent désormais les voitures. De la même manière le troisième tronçon de la coulée verte, quai de Grenelle (3), vient d’achever sa végétalisation et annonce le début des travaux de la quatrième et dernière phase de ce projet (19) que les riverains attendaient depuis des années.
L’aménagement de la Petite ceinture ferroviaire (16), partie intégrante de ce projet d’Arc vert, est naturellement au cœur de notre réflexion. Les récents travaux ont permis de rénover une partie du platelage. La fin des travaux a d’ailleurs coïncidé avec la réouverture de la gare de Vaugirard, désaffectée depuis des décennies et désormais transformée en un nouvel espace, géré par Voie 15, de coworking et de restauration au cœur de la petite ceinture, à proximité de la porte de Versailles. Dans le même temps, j’ai obtenu avec Philippe Goujon, qu’une nouvelle partie de la petite ceinture soit bientôt ouverte au public, entre la rue de Dantzig et la rue Jacques Baudry, permettant une liaison avec le parc Georges Brassens et prolongeant la promenade jusqu’à la limite avec le 14e (20). Le dernier point que je souhaite aborder concerne l’héliport qui jouxte le centre sportif Suzanne Lenglen. Nous nous battons depuis de nombreuses années pour que cessent les nuisances sonores liées à l’exploitation de cette infrastructure d’où décollent et atterrissent plusieurs dizaines d’hélicoptères chaque jour.
Malgré les demandes conjointes de la Mairie du 15e et de la Mairie de Paris, l’Etat n’a accepté de rétrocéder qu’une partie de l’emprise de l’héliport, soit environ 3,5 hectares, partie qui s’intégrera au centre sportif Suzanne Lenglen et sera essentiellement végétalisée, permettant d’accroître le patrimoine végétal du 15e, mais accueillera également un terrain de football, renforçant l’offre sportive faite aux habitants du 15e.
Existe-t-il des dispositifs qui permettent aux habitants de s’impliquer dans cet élan de végétalisation impulsé par la Mairie ?
Bien entendu, et comme sur de nombreux sujets, la Mairie du 15e accompagne tous ceux qui le souhaitent. Cela passe par l’octroi de permis de végétaliser, grâce auxquels les habitants qui ont la main verte peuvent investir l’espace public en y développant de petites plantations en pied d’arbre ou, pour les plus audacieux, la création de jardins partagés. Une quinzaine ont ainsi éclos dans l’arrondissement en quelques années.
Plus encore, le 15e est aussi un petit grenier parisien avec ses 40.000 m2 dédiés à l’agriculture urbaine dont fait partie la plus grande ferme urbaine sur toit d’Europe située sur le pavillon 6 du Parc des Expositions, porte de Versailles (21). Nature Urbaine, qui exploite ce site de 14.000 m2, propose chaque année une centaine de petites parcelles pour venir y cultiver ses fruits et légumes.
Le 15e est également l’un des plus importants contributeurs des Parisculteurs, un appel à projets lancé chaque année à Paris et visant à exploiter les espaces perdus de la ville pour les transformer en zones cultivables via des projets écologiques et sociaux portés par des acteurs locaux.
C’est notamment le cas des deux projets lauréats de la dernière édition. Le premier porté par l’association Action et Transition, ex-régie de quartier, permettra d’exploiter les 5.000 m2 de surface au cœur des résidences des Frères Voisin et Bertelotte (22), créant plusieurs emplois. Le second, porté
par le collectif d’agriculteurs urbains « Les Invasifs », prendra forme dans le Campus de l’Université Necker (23) avec des cultures potagères, aromatiques et une pommeraie dont les collectes pourront être vendues aux habitants.
Enfin, avec le Maire et en lien direct avec les habitants, j’essaie de contribuer à la sensibilisation sur le bien-être animal. À ce titre, je souligne le formidable travail qui est conduit par la ferme pédagogique Suzanne Lenglen (24). Sur 2.000 m2, cet espace accueille gratuitement petits et grands à la découverte des dindes, brebis, canards, chèvres et lapins dont elle s’occupe pour des ateliers de sensibilisation autour de la condition animale. C’est également dans cet esprit que j’ai souhaité organiser en 2021 la première fête des animaux dans le 15e, qui a réuni, le temps d’une journée, vétérinaires, apiculteurs, fermiers et habitants sur ces questions, en présence de Michel Klein, célèbre vétérinaire du 15e connu mondialement.
J’invite d’ailleurs tous ceux qui le souhaitent à participer à la deuxième édition de cette fête des animaux, le 24 septembre prochain, au parc Georges Brassens.

La biodiversité au coeur de notre action

Le défi environnemental, c’est le quotidien d’Agnès Evren, Députée européenne
et conseillère de Paris déléguée auprès du Maire du 15e au développement durable et à l’environnement, comme priorité, la protection de la biodiversité. La situation est inquiétante : 1 million d’espèces sont menacées d’extinction dans le monde et, à Paris, 3 moineaux sur 4 ont disparu depuis 2003. Une évolution qui menace sévèrement nos conditions de vie. Nourriture, santé, énergie : nous sommes dépendants des services que la nature nous rend. « La bataille n’est pas perdue, mais nous devons agir vite, mieux et davantage. » affirme Agnès Evren qui a été rapporteur pour son groupe politique le PPE sur la résolution du Parlement européen sur la COP15 pour la diversité biologique.
« Il est primordial d’aller défendre l’adoption d’un cadre international ambitieux, semblable à l’Accord de Paris pour le climat, pour enrayer la perte de biodiversité au niveau mondial, et notamment l’objectif d’au moins 30% d’espaces naturels protégés d’ici 2050 » ajoute-t-elle.
Au Parlement européen, Agnès Evren s’est également impliquée dans la stratégie de l’Union européenne à l’horizon 2030 : augmentation des zones protégées, restauration des milieux naturels, gestion durable des forêts, réduction raisonnée des pesticides ou encore verdissement urbain. Elle s’est aussi engagée pour une législation européenne plus protectrice pour les pollinisateurs.
À Paris, on recense par exemple 87 espèces d’abeilles sauvages, dont certaines sont représentées dans
le rucher du parc Georges Brassens, l’un des plus beaux de Paris.
On retrouve cette diversité d’ailleurs au sommet de la cheminée de la CPCU, immense colonne blanche implantée sur le Front de Seine qui héberge un couple de faucons pèlerins.
Le rôle des villes dans la lutte contre le changement climatique est essentiel.
Les métropoles produisent 60% des gaz à effet de serre et leurs habitants en sont les premières victimes : canicules décuplées en milieu urbain, détérioration de la santé… Si les villes sont une partie du problème, elles sont surtout une partie de la solution grâce à leurs initiatives innovantes qu’il convient de favoriser.
Au Conseil de Paris, Agnès Evren est très vigilante et passe au crible les projets de la Mairie de Paris tels que la centrale à béton Lafarge sur le quai de Grenelle, le réaménagement du site Tour Eiffel- Trocadéro, ou encore la Tour triangle, irrespectueux des intérêts environnementaux.
Crédit photo : CabMa15

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