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Actualité

Édito de Philippe Goujon, Paris Quinze Mag de décembre 2021 / janvier 2022

Mise à jour le 05/04/2022
Vers un big-bang territorial
Le « Pacte de Proximité » décidé par la Mairie de Paris, qui transfère de nouvelles responsabilités aux mairies d’arrondissement, représente certes une avancée audacieuse, mais incomplète, parfois confuse et souvent incertaine dans ses effets.
Cette réforme constitue en effet un bouleversement de l’administration parisienne car elle confère aux Maires d’arrondissement une autorité fonctionnelle sur les services administratifs. Dans une administration verticale organisée jusqu’à présent en silos, pléthorique et peu transparente, cette autorité peut être un gage d’efficacité : administrer horizontalement au plus près des Parisiens permettra de définir les priorités attendues et d’orienter les moyens à mettre en œuvre afin de les atteindre.
La Mairie du 15e se saisira ainsi de toute la latitude offerte pour guider une action plus pertinente des services, au moyen d’une feuille de route définie en commun et répondant aux besoins des habitants, notamment en matière de propreté, d’entretien de la voirie, d’aménagement de l’espace public ou encore de sécurité. À ce titre, le recrutement de deux directeurs adjoints des services administratifs, l’un à l’espace public, l’autre à la démocratie locale, permettra de suivre la mise en œuvre rigoureuse de ces politiques de proximité par les services déconcentrés, selon les décisions des mairies locales.
Cependant, après l’espoir déçu de la Charte des arrondissements de 2009 et l’occasion manquée de la loi du 28 février 2017 relative au statut de Paris - qui aurait permis une réforme plus ample, à la mesure des besoins des administrés - il nous faut rester vigilants. Si nous sommes partisans du principe de subsidiarité, nous ne saurions en revanche devenir les otages d’un transfert de compétences dépourvu des moyens de les assurer. De même, il est regrettable que ce « big-bang territorial » se fasse à législation constante, sans renforcement suffisant de nos pouvoirs budgétaires, avec si peu de traductions en matière d’urbanisme et de logement, à propos desquels les mairies d’arrondissement sont fortement sollicitées.
Oui à une décentralisation assortie des moyens correspondants, de véritables transferts de compétences et d’une complète transparence, non à un « transfert d’irresponsabilité. » C’est pourquoi il est indispensable que se mette en place une conférence des arrondissements pour suivre l’application de cette réforme, ainsi qu’une clause de revoyure afin de lever tous les doutes, encore nombreux, sur cette réforme.
Philippe GOUJON
Maire du 15e, Conseiller métropolitain

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