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Entretien

Édito de Philippe Goujon, Paris Quinze Mag' numéro 532

Mise à jour le 18/07/2023
GRÈVE DE LA COLLECTE DES DÉCHETS, DES LEÇONS À TIRER !
Dans un contexte national particulièrement tendu, Paris a vécu ces dernières semaines une crise de grande ampleur avec une grève de la collecte des ordures ménagères inédite de plus de trois semaines impactant les habitants, édito bien sûr, mais aussi l’ensemble des acteurs économiques, sans oublier les touristes qui ont pu à loisir « se délecter » de la beauté de la Ville-lumière tout en slalomant entre les monceaux de sacs-poubelles répandus dans les rues…
Il faut savoir que la collecte est assurée pour une moitié des arrondissements en régie (par des agents municipaux) et, pour une autre, - c’est le cas du 15e -, par des entreprises privées sélectionnées sur appel d’offres parisien.
La Mairie de Paris, qui s’est déclarée « Mairie solidaire » du mouvement de protestation contre la réforme des retraites, a instrumentalisé le service public municipal, contribuant à tendre la situation et à pérenniser la grève.
Quant aux salariés de l’entreprise de collecte privée agissant dans le 15e, beaucoup moins syndiqués, ils ont été entravés pendant plusieurs jours en raison du blocage du garage à bennes de leur société par des militants LFI conduits par Mme Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée Nationale, escortée par des étudiants de l’université de Créteil allant jusqu’à dégrader des camions (freins desserrés, pneus dégonflés, etc), et en raison aussi du blocage des entrées des quatre incinérateurs parisiens, sans que la direction du SYCTOM n’intervienne pour y remédier malgré nos demandes, obligeant les bennes à décharger dans des centres situés à des dizaines de kilomètres de la capitale.
Dès les premiers jours de grève, mon adjoint à la propreté Jean-Yves Pinet et moi-même avons animé une cellule de crise afin de trouver des solutions d’urgence.
Il fut demandé à la société Pizzorno de substituer des camions-bennes de province à celles bloquées dans son dépôt de Vitry.
Nous avons accompagné le recours formé auprès du Tribunal judiciaire de Créteil afin d’expulser les manifestants qui bloquaient le dépôt et demandé l’intervention de la police, ce qui a permis de « libérer » les bennes très rapidement qui furent ensuite disséminées pendant toute la grève dans le 15e. Mais, chaque jour de blocage, ce sont 200 tonnes non ramassées dans le 15e qui se sont accumulées.
Il fut demandé à la société d’allonger ses tournées et d’y affecter davantage de camions qu’à l’accoutumée pour réduire progressivement les montagnes de déchets accumulés (1.000 à 1.500 tonnes).
Chaque matin, il a fallu examiner le parcours des collectes à accomplir avec des moyens réduits et décider des priorités : abords des écoles, crèches, EHPAD, hôpitaux, marchés et axes principaux.
Un caisson fut même implanté pour permettre aux ouvriers nettoyeurs d’y déposer des sacs-poubelles prélevés dans les rues.
Cette gestion « collaborative » de la crise, grâce à la gestion privée de la collecte, a permis de limiter les dégâts et de retrouver une situation normale plus rapidement et efficacement que dans les arrondissements en régie, ce qui nous a conduits avec d’autres Maires à souhaiter la privatisation générale de la collecte, permettant ainsi de surcroit aux agents municipaux de se consacrer davantage au nettoyage de l’espace public.
Philippe GOUJON
Maire du 15e, Conseiller métropolitain

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